Des millions de touristes se rendent à Bali chaque année pour ses plages immaculées et de paysages à couper le souffle mais menacent-ils aussi le futur tout entier de l’île des Dieux ? « The Battle of Bali » fait état de la situation actuelle et donne la voix aux balinais et ceux qui se battent pour que les choses changent.
David O’Shea s’est intéressé à la question de l’environnement à Bali et nous emmène 16 minutes hors des sentiers battus pour la montagne baptisée Mount Rubbish, un tas de déchets générés en partie par le tourisme et qui empoisonne aujourd’hui l’eau potable. Les habitants se sentent menacés. L’approvisionnement limité en eau menace également l’industrie agricole et leur mode de vie traditionnel.
Ailleurs, les prix des terrains ont augmenté de 1000% en cinq ans, et le projet d’achat des terres Benoa Bay pour un vaste développement touristique fait l’objet d’une très forte controverse. Trop d’autorisations de constructions ont été données et continuent d’être distribuées par les gouvernants.
Le tourisme est très important pour l’économie de Bali mais l’est-il au point de la détruire ? Comment l’île peut-elle faire face à toutes ces forces contradictoires ?
Partagez vos opinions et idées en commentaires ci-dessous….
Bonjour Jenni,
où est-ce qu’on est avec le projet de construction hôtelier sur les » iles artificielles » au sud de Bali ?
Merci beaucoup pour le partage de ce reportage !
Andrea
Ce sont des problèmes extrêmement importants et le reportage en rend bien compte, même si je n’ai pas tout saisi puisqu’il est en anglais, mais les images parlent d’elles-mêmes. Il me semble toutefois que si les déchets et les ressources en eau sont liés, on peut traiter de ces questions indépendamment et différemment. Nous revenons d’un séjour à Sumatra et Java, puis Bali pour la deuxième année consécutive, tellement cette île et ses habitants m’ont fascinés. Nous avons noté que sur les autres îles, bien que moins touristiques, les ordures et surtout les plastiques sont omniprésents, dans la mer, les cours d’eau, les villages, etc… Seuls les champs sont propres ; même les cimetières ne sont pas épargnés. Ce sont les Indonésiens eux-mêmes qui jettent là où ils se trouvent, nous l’avons noté dans des lieux fréquentés les week-ends par exemple. A leur décharge, il n’y a effectivement pas de moyen de traitement des déchets, encore moins de recyclage. Pour beaucoup, il n’y a pas d’alternative : soit on jette dans la rivière qui charrie jusqu’à la mer, soit on brûle. Mais aussi, beaucoup de produits de consommation courante sont vendus à l’unité : dose de shampoing, rasoirs, bonbons, verre d’eau….commercialisé, soit dit en passant par l’entreprise Danone. est-ce que cette entreprise est mise à contribution dans la gestion de ses propres déchets ?
En tant que touriste, je participe aussi à une utilisation déraisonnée des ressources en eau : un « bule » consomme beaucoup plus qu’un « local », mais j’ai beaucoup de mal à obtenir de la plupart des hôtels ou guesthouse de remplir ma bouteille d’eau à une bonbonne, afin d’éviter la consommation effrénée de plastique, par exemple. Il est évident que les autorisations de constructions de grands complexes hôteliers vont ruiner certains sites ; qu’en sera-t-il des rizières, de certaines plages… ? Nous avons été très déçus par Nusa Lembongan par exemple : on nous avait recommandé la Bais des Champignons comme un lieu sauvage et préservé : rien de tel, mais des hôtels les uns à côté des autres, pizzas et sandwiches, musique omniprésente, même les Balinais ne sont plus eux-mêmes ! Une française habitant Canggu, nous a dit qu’elle n’avait rien reconnu en deux ans de temps ! Que dire des plages privées ou l’accès vous est autorisé parce que vous êtes touriste pour faire une photo du bord de mer ! Ou du golf, à l’extrémité du Temple de Tanah Lot ! Bien sûr, le tourisme génère des revenus, mais quel tourisme ? Que veulent montrer les Indonésiens de leur patrimoine, de leur culture ? N’y aura-t-il plus de place que pour les surfeurs, plongeurs, jet-ski, kitesurf et autres ? Ce qui m’a plu l’année passée à Bali, c’est que j’avais eu l’impression que malgré tout, les Balinais restaient quoi qu’il arrive des Balinais et savaient préserver leurs traditions. Cette année, dans certains endroits, j’ai eu des doutes….
A propos de la pollution de l’eau, il y a aussi je crois celle générée par les pesticides utilisés dans les cultures ; il me semble que les lacs et la mer sont au delà des seuils permis…
Bref, les problèmes sont multiples et partagés. Peut-être que les solutions aussi. Et que le nouveau gouvernement devraient prendre à bras le corps ces questions, pour qu’une volonté politique et des moyens puissent faire changer les choses.
N’oublions pas qu’en France, il y a une cinquantaine d’années, les déchets étaient aussi jetés dans les cours d’eau, les eaux usées directement dans la mer, qu’en Corse, il y a quelques années existaient encore des montagnes d’ordures comme dans le reportage et que même aujourd’hui, malgré le ramassage et le tri sélectif, certains endroits ne sont pas des modèles de propreté.