Comme je vous le disais l’autre jour, j’ai décidé de m’arrêter une semaine à Amed, sur la pointe est de Bali. Amed est un petit village très calme où j’ai rencontré des jeunes sympas avec qui passer mes journées. Ils m’emmènent partout, me font découvrir les coins perdus de la région ou encore les plus connus. Cela dépend souvent de la personne avec qui je suis et du temps qu’il fait. Je ne planifie rien ici. Il suffit que j’allume mon téléphone ou que je mette le nez dehors pour que les événements s’enchaînent. Mon chemin vers le temple des sources sacrées fut un exemple parfait de cette spontanéité.
Une expédition mêlant douleur et douceur
L’autre matin, Sableng le tatoueur est venu me chercher. Il m’a emmenée dans un temple caché au cœur de la jungle. L’aventure s’est avérée aussi douloureuse qu’attendrissante. Douloureuse parce qu’en descendant de son scooter, je me suis brûlée le mollet droit sur le pot d’échappement. Attendrissante, car nous nous sommes fait guider par trois petits anges silencieux aux pieds agiles. Leur présence a transformé cette mésaventure en un souvenir précieux.
Depuis le Bucu Homestay, nous avons pris la route. Nous sommes passés devant le temple principal, le Pacha Bar, le Menak warung (un restaurant tenu par Made, qui a un sourire ravageur). Ensuite, nous avons vu le Joli-Vue, le bureau de mon ami Apel, puis le Divers Café, et enfin les SamaSama Bungalows. Nous avons traversé le village de Lean. Après cela, le paysage s’est transformé en une étendue de verdure à n’en plus finir, avec des collines et de modestes baraques. Quelques rires d’enfants résonnaient par-ci par-là, mélangés à l’odeur enivrante de la nature. C’était un vrai bol d’énergie !
La jungle d’Amed : beauté et petites épreuves
Je me suis arrêtée de temps en temps pour prendre quelques photos, comme une vraie touriste ! C’est là que je me suis brûlée sur le pot d’échappement de la moto. Cette brûlure m’a fait boiter pendant plus d’une semaine. J’en souffre encore, pauvre de moi. Malgré cette petite épreuve, la beauté des lieux m’a captivée.

Après une heure de route (peut-être moins), dix-sept côtes, seize descentes et trente-huit virages, nous nous sommes arrêtés. À gauche, les yeux grands ouverts, trois enfants d’approximativement 4, 6 et 7 ans nous observaient sans sourire, sans expression. C’était là. Nous avons déposé le scooter et avons suivi nos guides impromptus sur un chemin minuscule. Ces enfants allaient nous mener au temple des sources sacrées.

Les guides inattendus et la découverte du temple
Ils avançaient à une vitesse folle dans la boue, par-dessus les ruisseaux. Ils connaissaient le chemin par cœur et le moindre rocher bancal à éviter. Parfois, ils se tournaient pour vérifier où nous en étions (nous, les « vieux » !). Puis, ils repartaient aussitôt. Cette marche, bien que sportive (le sport, c’est « mal », n’est-ce pas ?), était un régal de douceur. Vous les verriez, ces petits êtres… Vous tomberiez en amour, d’émotions pour eux. Leur agilité et leur connaissance du terrain étaient impressionnantes.

Nous avons marché un peu plus de trente minutes à travers les rizières endommagées et les ruisseaux. Nous avons croisé un jeune homme qui prenait sa douche sous les rochers, une famille campée au bord de l’eau, et une terre d’un rouge vif… C’était splendide. Arrivés au temple, rien d’exceptionnel. C’est un tout petit monument en pierre grise, situé à l’ombre. Il n’a pas beaucoup de charme ; d’ailleurs, je ne l’ai même pas pris en photo. Nous avons donné notre contribution et sommes repartis aussitôt. Au retour, nous avons emprunté le même chemin tortueux, avec la même assurance et le même paysage délicat.


Au bout du chemin, d’autres enfants étaient là. Ils nous scrutaient, nous les étrangers. Sableng, avec ses habits à la mode et sa tête d’indien, ne faisait pas très « local ». Quelques clichés rapides, puis nous avons repris la route pour Bucu (qui signifie « le coin »). Cette journée, bien que marquée par une petite blessure, m’a offert une perspective unique sur la vie locale et la gentillesse des Balinais.


La morale de cette histoire : ce n’est pas la destination finale qui importe, mais bien ce que le chemin pour y parvenir nous a enseigné. Les rencontres inattendues et les petites aventures de parcours sont souvent les souvenirs les plus précieux.
Quelle a été votre rencontre la plus marquante ou l’expérience la plus inattendue lors d’un voyage ? Partagez vos anecdotes en commentaire !
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