A la Toussaint 2024, je voyage seule avec mes deux filles de 3 ans et 8 ans, Ihsen et Cahaya. C’est le second voyage en Indonésie de ma grande, le premier de ma dernière. Elles se réjouissent. Pour ma part, c’est mon huitième voyage, je crois. Le temps a coulé, j’ai enfanté à nouveau depuis notre voyage en 2019 et je me suis toute réorganisée intérieurement (jolie manière de dire que j’ai vieilli).
J’ai décidé de reprendre les articles de Balisolo pour vous raconter ce voyage. Vous découvrirez ici nos pérégrinations, nos fous rires, mais aussi quelques astuces pour voyager sereinement avec des enfants en bas âge. L’objectif : découvrir Bali sous un nouveau jour.
En écrivant ces lignes, je pense à tous mes anciens lecteurs avec qui j’ai sympathisé, tous les nouveaux qui décident de partir à l’aventure en solo, aux familles qui décident de faire appel à un guide Balisolo mais aussi à mes proches qui me demandent des nouvelles et voyagent un peu par procuration. Pour tout vous avouer, après toutes ces années de « congé maternité », je me sens un peu perdue de raconter mes explorations dans la mesure où voyager avec des enfants entrave quand-même l’esprit d’aventure mais j’espère que cette nouvelle ligne edito, sorte de Balisolo with kids, vous parlera et vous apportera les infos dont vous aurez besoin pour voyager à votre tour avec vos enfants. C’est parti !
De Saint Denis à Roissy avec les astuces du Sensei
Réveil à 7h pétantes, le 12 octobre 2024, pour un grand départ ! Douche express, valises bouclées (enfin, presque), et c’est parti pour l’aéroport. Sauf que… où sont passées les clés des cadenas ? Panique à bord ! Après une fouille minutieuse de tous mes recoins, je dois me rendre à l’évidence : les clés ont disparu, volatilisées dans les airs ! Sorcellerie.
A 8h45, nous sommes à l’aéroport.
Saviez-vous que la gratuité du dépose-minute à l’aéroport est limitée à 10 minutes, et qu’au-delà, chaque minute supplémentaire est facturée 1 € ? Racket !
Le Sensei m’a donné une astuce (qui peut vous valoir 35€) : se garer sur les bandes d’arrêt d’urgence, avant l’entrée de l’aéroport, et demander à la personne à chercher de vous appeler une fois sur le trottoir du dépose-minute. En moins de cinq minutes, vous rejoignez votre passager. On gagne ainsi du temps et quelques billets.
Check-in et formalités de départ à l’aéroport
Tout s’est ensuite enchaîné rapidement : le check-in ayant été fait 48h avant le départ sur le site de la Singapore Airlines, nous n’avions qu’à déposer les bagages. Contre toute attente, nos deux valises ne faisaient respectivement que 16 et 17kg. Pour une famille de 3 personnes, c’est plutôt pas mal, sachant que la moitié est destinée aux ami.e s. Et, bonne nouvelle pour le retour, je vais pouvoir ramener tous les tissus sur lesquels je craquerai.
Voyager séparément du co-parenthors UE : formalités et contrôles
Après les bagages, nous avons passé la douane, souriante mais à peine regardante sur les autorisations de sortie de territoire.
Je me suis fait la réflexion qu’un parent pouvait emmener son enfant où il voulait sans se soucier de rien et surtout pas de l’accord de l’autre parent. J’avais pris soin de faire remplir l’autorisation de sortie de territoire au père de ma fille, la lui faire signer non sans mal, scanner et imprimer sa CNI, imprimer le jugement. Bref, ça n’a servi à rien. Un livret de famille ou un acte de naissance prouvant la filiation suffit pour emmener votre enfant hors métropole, surtout si vous portez le même nom. C’est moins galère au final c’est sûr mais bon…
Ensuite, nous sommes allées prendre un petit-déjeuner avant d’embarquer à 10h35, porte 28. Nous nous sommes installées à nos sièges vers 11h, le décollage a été retardé d’une vingtaine de minutes pour une raison inconnue.
Le vol Paris-singapour
Au moment du décollage, Cahaya m’a prise dans sa main, elle oscillait entre peur et excitation mais je crois qu’elle peut tout surmonter quand il s’agit d’Indonésie. La petite, quant à elle, etait impressionnante de décontraction, elle n’a même pas voulu regarder par la fenêtre ou me tenir la main au décollage. Elle a passé les 13h de vols à regarder des films, dévorer son paquet de Krema en douce, appeler les hôtesses avec la télécommande du siège et me demander des bisous toutes les 7 minutes. Au bout de 5 heures de vol, elle s’est quand même endormie sur elle-même le temps d’une sieste d’une heure et demi puis est repartie de plus belle. Lâcher prise…
La grande n’a fait que répéter son excitation, me demander quand nous arriverions, écrire son journal de voyage, manger des M&MS et tenter de mettre des films d’horreur en cachette sur son écran.
Quant à moi, entre deux sudokus, j’ai regardé « Another End » (un film de science-fiction italo-franco-britannique réalisé par Piero Messina, pas mal du tout, évoquant les adieux à nos proches partis trop brutalement), essayé de reprendre l’écriture et surtout d’introduire cet article. Je n’ai plus la main. Voyager solo avec deux enfants, c’est tout un truc qui n’a que peu à voir avec mes voyages d’antan. Je ne sais plus trop de quoi vous parlez, comme si vous saviez déjà tout.
L’arrivée à Singapour
Il me tardait de découvrir l’aéroport de Singapour. J’avais tout un tas d’images futuristes en tête. La modernité, la lumière, la propreté, l’ordre. Y être simplement de passage devait valoir le coup. Nous y arrivons à six heures du matin. On ne devine pas grand-chose de l’effervescence de la ville mais on prend tout quand on voyage.
L’aéroport de Changi est immense. A 6 heures, toutes les boutiques de luxe étaient ouvertes et les vendeurs sapés comme une samedi après-midi. Il me semble qu’il y a 3 terminaux. Nous avons emprunté le skytrain pour rejoindre le deuxième terminal et marché une bonne vingtaine de minutes pour rejoindre l’embarquement, en porte E28.
Les filles étaient survoltées, passant du rire à l’agacement, aux larmes, aux choui-choui pour rien, à la faim, aux coup de pieds, à la soif, au ras-le-bol, un grand n’importe quoi. Il était l’équivalent de minuit pour elles et la fatigue était bien présente, sans compter que j’étais moi même fatiguée, je n’ai même pas tenté d’intervenir sauf quand elles manquaient de se faire écraser par une voiturette à bagages.
Formulaire de santé pour l’Indonésie (à remplir avant le départ pour être tranquille)
Une fois dans la salle d’embarquement , sachez qu’il faut maintenant remplir une sorte de formulaire déclaratif de santé pour entrer en Indonésie.
On y accède par un QR code qui nous dirige vers un site nommé Kemenkes sur lequel on renseigne ses coordonnées, son numéro de passeport, son vol et numéro de siège. Le site nous demande si l’on est malade ou si nous avons été en contact avec des malades, il suffit de dire « non » puis de valider. Le site génèrera un QR code qu’il faudra capturer pour le présenter ensuite sur le sol Indonésien (au final, rien n’a été vérifié). C’est un peu long mais il faut s’y coller.
À 7h40, après deux heures d’escale, nous embarquons les premières dans l’avion et, dès 8h20, nous nous envolons vers Bali (nous volons à 12000 mètres d’altitude). Les filles s’endorment en 15 minutes chrono (6 minutes pour Ihsen). Elles qui avaient faim dans leur ras-le-bol général, le sommeil aura raison d’elles.
1700 kilomètres séparent Singapour de Bali, soit deux heures de vol. Il n’y a pas de décalage horaire entre les deux destinations. J’adore regarder le plan de vol et savoir que nous survolons Sumatra et la belle Java… Cirebon, Bandung, Surakarta, Jogja. Je vois les villes par lesquelles je suis passée il y a si longtemps, celles que certains autres m’ont raconté, et, quelque part, les retrouvailles physiques avec l’Indonésie commencent ici, tout en douceur. Ô pays de mon coeur, je te sens renaître en moi…
Il fait -51° dans les airs tandis qu’on annonce 32° au sol, sacré décalage.
Mon titre rituel est déjà prêt, c’est celui que j’écoute à chaque atterrissage et décollage de mon île. Stir it up. J’en pleure à chaque fois. Cette chanson dit :
Whoa, it’s been a long, long time since I’ve got you on my mind, yeah. And now you are here (stir it, stir it, stir it together). It’s so very clear to see what we could do, baby… Just me and you…
… et c’est exactement ce que je ressens pour Bali.
J’ai peur que l’île ait trop changé, les réseaux me font vraiment peur. Je sais déjà le sud infréquentable mais j’espère quand même m’inquiéter pour rien. Je souhaite que tout ne soit pas « si pire ».
L’avis de Balisolo sur Singapore Airlines
Singapore Airlines est la meilleure compagnie du monde. J’ignore sur quels critères on la désignée ainsi mais je ne la trouve pas meilleure que la Thaï, Qatar ou Emirates.
Les hôtesses sont bien coiffées, maquillées et habillées (ces tenues en batik, je ne m’en lasserai jamais) et aux petits soins avec tous les passagers mais les avions ne sont pas plus confortables qu’ailleurs, très peu de films sont encore à l’affiche dans la bibliothèque, les cadeaux pour les enfants sont cheap… J’imagine que ce classement est lié au faible taux d’accident…. Allez savoir.
Niveau repas, la compagnie est complètement alignée sur la concurrence, c’était insipide. Les filles n’ont quasiment rien mangé des plateaux, j’ai fini ce que j’ai pu. Pendant la nuit, nous avons pu demandé des noodles minute et des bananes, ça les a un peu calmées.
En conclusion, si Singapore Airlines est une compagnie sérieuse et reconnue, je ne suis pas convaincue qu’elle soit absolument la meilleure. À mon avis, le top 5 des meilleurs compagnies aériennes suffit pour choisir et le choix devra davantage dépendre des préférences personnelles de chacun (heure et temps de vol, itinéraire, prix).
Arrivées à Bali, épuisées et ravies
Ça y est, l’avion a atterri aux alentours de 10h30 à l’aéroport de Denpasar. Nous passons à l’immigration et je retrouve le sourire intérieur des douaniers quand ils découvrent le passeport de Cahaya (« indonesian name! »), à croire que ce prénom n’est qu’un témoignage d’amour pour l’archipel.
Formulaire de douane (à remplir sur place)
Un énième formulaire déclaratif en ligne nous est demandé, celui-ci concerne les déclarations en douane. Pour cela rdv sur :
https:/ecdbeacukai.go.id – avant le départ tant qu’à faire.
Heureusement, on peut désigner un chef de famille et ajouter chaque enfant sans remplir un nouveau formulaire à chaque fois. Vous obtiendrez alors un QR code que vous devrez scanner sur une machine apres le passage à l’immigration.
Mise en route
Direction, les tapis. Les bagages sont là et nous n’avons qu’à nous diriger vers la foule de chauffeurs des arrivées.
Made Widi, Mister Fast & Serious, nous attend avec un Minute Maid orange en bouteille et son plus beau sourire. Être accueilli par un ami à l’autre bout de monde, ça vous remplit instantanément le coeur.
Direction l’hôtel (en passant par le money changer et Telkomsel) et, malgré l’épuisement général, les girls veulent absolument se baigner. Exécution. Made veille sur nous, sur elles. Elles rient, elles sautent, elles profitent, c’est pour cela que nous sommes aussi ici. Nous irons avaler un club sandwich frites avant de tenter une sieste qui, je le crains, se finira au petit matin pour les filles. L’alarme de 18h est passée totalement inaperçue, j’ai ouvert l’oeil à 19h n’ayant pas le cœur à les extirper des bras de Morphée.
Je suis maintenant sur la terrasse de notre premier bungalow, il fait très chaud, les moustiques m’assassinent, les geckos se baladent sur les murs, on entend l’agitation des Poppies à deux pas et je suis bien. Je me laisse progressivement prendre par mon île, nous ne parlons presque plus le même langage. J’entends simplement qu’elle me prend dans ses bras comme un amant qui vous a trop manqué et qu’elle me souffle que tout ira bien, que je suis maintenant à la maison.
A partir de maintenant, je fais confiance et me laisserai guider jusqu’à la fin du mois.
Je vous raconterai les faits de ce voyage, ce qui a changé, mes découvertes, mais, vous le savez sûrement, j’y vais surtout pour retrouver les gens que j’aime, simplement être avec eux, et me baigner dans l’énergie indicible de Bali, celle qui éveille et nourrit toutes les parts de moi qui n’ont pas leur place en Europe.
Vous retrouverez prochainement des photos sur la page Instagram de Balisolo car, n’ayant pas pris mon ordi, j’ai un peu de mal à uploader des photos ici.
A très vite,
Jenni
Ravie de vous savoir bien arrivées et j’ai hâte de lire et voir la suite !
Génial de retrouver ce blog actif ! Notre dernier voyage à Bali… hâte de lire la suite. Et de piocher certaines idées !
Je suis étonné que vous ne parliez pas du visa obligatoire à l arrivée qui coûte 30 euros par personne et qui engendre des attentes conséquentes
C’est dans l’article que je viens de publier
https://wp.me/p3iIkX-6e6