Arrivée à Yogyakarta depuis 2 jours, je me suis laissée tenter par une excursion que je pensais classique et qui s’est révélée être un véritable bienfait : le temple bouddhiste de Borobudur, patrimoine de l’Unesco.
Borobudur est situé à une heure de voiture du sud de Jogja. Pour s’y rendre, on emprunte soit un taxi, soit un chauffeur privé et, je vous préviens, couchez-vous tôt la veille car les portes du temple ouvrent officiellement à 6h, la meilleure heure pour admirer cet oeuvre spectaculaire. Vous pouvez choisir une formule incluant le trajet de Jogja à Borobudur ainsi que l’entrée au temple et le guide ou bien vous y rendre par vos propres moyens et déambuler dans les niveaux du temple au milieu de tous ces Bouddha.
Couchée à 23 heures, je suis tirée d’un profond sommeil à 02:30 par mon réveil. Brossage de dents, coiffage, robe et tongs, je suis devant le Metro Guest House à 3 heures pétantes où Lastri (une amie indonésienne que m’a présentée Julia) et un jeune couple d’américains m’attendent dans le taxi booké la veille. Notre chauffeur, un fou du volant d’une soixantaine d’années, nous donne des sueurs froides tout le trajet, on se demande s’il a effectivement passé un jour son permis…
Nous arrivons à 4 heures et des bananes devant la réception du somptueux Manahora, un resort (mais qui se dit Center of Borobudur study) grand luxe qui bénéficie du droit de faire entrer les visiteurs avant l’heure officielle soit à 4:30, et qui nous permet donc d’assister au lever du soleil. Je n’avais pas lu la description du Petit Futé, j’ignorais donc que l’entrée du temple était payante. Bref. Pour l’entrée via le Manohara, il vous en coûtera 380000 IDR si vous êtes étranger tandis que les locaux ne paieront « que » 250000 IDR. Ça m’a paru cher sur le coup mais, avec du recul, j’ai tellement apprécié être là-bas que je le referai sans hésiter. Sachez que le ticket que l’on vous donne est valable 24 heures, vous pourrez donc y passer la journée ou bien faire le sunrise, aller vous balader dans les alentours puis revenir pour le sunset si vous le souhaitez.
Il est 4:35, il fait nuit noire. Nous sommes une petite vingtaine de touristes à qui l’on distribue un sarong (obligatoire dans tous les temples bouddhistes et hindouistes) jaune (ça veut dire qu’on est l’équipe « sunrise« , les autres porteront un sarong bleu marine) et une lampe torche. Nous commençons par emprunter un petit chemin puis arrivons en bas d’une grille et escaliers, je ne distingue pas très bien les alentours. Des gardes vérifient nos tickets et nos sacs (des fois qu’on voudrait faire exploser le temple…), puis nous entamons la marche. Vue la hauteur des marches, je m’attendais à escalader pendant deux heures mais que nenni, 15 minutes plus tard, nous étions tous au sommet parmi les cloches qui renferme presque toutes un Bouddha, il me semble. Chacun fait alors le tour des deux étages aux cloches (désolée, je n’ai pas le vocabulaire qui va bien sur ce coup), puis se trouve une place à l’est, là où le soleil se lèvera.
On commence à distinguer le paysage, de beaux jardins, une grande allée, des palmiers, les quelques lumières des villages lointains. Il y a beaucoup de brume et pas mal de nuages, nous croisons les doigts pour avoir une chance de réellement voir le soleil. Apres avoir fait 200 photos et 4 fois le tour de toutes ces cloches, je me pose et me raisonne… je suis là pour Javasolo et vous raconter des histoires oui, pour garder des souvenirs photos aussi oui mais, quand même… nous sommes dans le plus grand temple bouddhiste du monde, un moment comme celui-ci doit se Vivre. Je me trouve alors une autre place assise tranquille devant une cloche (oui encore une) face au supposé soleil levant, je ferme mes yeux, essaye de faire le vide, me concentre quelques minutes sur ma respiration… mes doigts se touchent, mon dos se cambre, ça y est je suis Là. Je souris, j’entends le cui-cui des oiseaux tout autour de moi, je sens la chaleur du lieu et cette légère brise si agréable sur ma peau moite. Dix minutes passent. Quand j’ouvre les yeux, j’aperçois les premiers rayons du soleil et tout s’éclaire progressivement, la vue est magnifique, l’air est pur (le bruit et la pollution de Jakarta, Bandung et Jogja m’ont épuisée) et on est bien…
Il fait complètement jour maintenant, chacun refait le tour des cloches et, oui, au bout d’un moment, c’est ennuyant. Je décide donc de descendre dans le jardin mais l’étage du dessous et les suivants me réservent une Sacrée surprise : tous les étages inférieurs du temple sont sculptés de personnages et racontent tous des histoires de la vie de Bouddha. Un couple est accompagné d’un guide, je tends l’oreille et les jalouse, si j’avais su j’aurais moi aussi pris un guide pour qu’il me raconte toutes ces histoires fantastiques et fabuleuses ! Mon désir de connaissance de la vie de Bouddha ne cesse de croître depuis « La vie de Bouddha » du brillant mangaka Osamu Tezuka alors être là, me remémorant chacun des 8 tomes de la série, est un pur bonheur.
J’ai déambulée seule dans toutes les allées, à observer le travail de titan des artistes sculpteurs (et celui de la rénovation des années 90 par l’Unesco, à regarder tous les Bouddha avec et sans têtes, à apprécier la vue, à suivre discrètement les groupes guidés pour entendre quelques bribes d’histoires, à remercier intérieurement d’être Là dans un si bel endroit.
Arrêtez-vous une minute, scannez vos sensations… Sentez-vous cette chaleur dans le bout de vos doigts et peut-être plus ? C’est physique et intérieur à la fois… l’effet Bouddha ?
Il est bientôt 8 heures, j’ai perdu mes co-voyageurs depuis bien longtemps lorsque mon amie m’envoie un sms me demandant où je suis. Je ne veux pas partir, on se sent tellement bien ici… Je prends mon temps, observe une dernière fois le temple puis rejoins le petit passage réservé aux équipes « sunrise » (sarong jaune). Je descends les escaliers, suis le chemin qui mène aux jardins privés du Manahora. Je rends mon sarong et ma petite lampe torche et l’on m’offre un joli foulard batik dans son petit sac souvenir.
Mes compères sont attablés dans la salle de restaurant extérieur du resort et l’on nous offre le petit-déjeuner. On ne partage pas nos impressions mais tout le monde a l’air content et détendu. Nous rejoignons ensuite notre chauffeur fou qui nous reconduira, non moins calmement, à nos hôtels respectifs. Sur le chemin du retour, tout le monde s’endort l’esprit enchanté et le coeur satisfait peut-être… ce fût une belle excursion que je vous recommande de faire si jamais l’occasion se présente, il s’y passe quelque chose (ou alors c’est que moi, mais en tout cas c’est chouette).
A bientôt, Jenni 🙂
Note pour plus tard : y retourner avec un guide francophone. D’ailleurs, l’un d’entre vous en connaît peut-être un… ?
Petite video explicative pour les ultra-curieux :
tout le monde peut rentrer via le resort ?
Ce blog est génial! Merci pour toutes ces infos! Par contre… rien sur la santé ou les maladies quon peut chopper la bas. Ce serait bien si tu partageais un peu ce que tu sais dans un article 🙂
Ca fait une éternité que je dois le faire, tu as raison Janice… pose-moi toutes tes questions, je les aborderai dans un prochain article 🙂
Bonjour, Je voulais savoir combien avait coûté le taxi environ ? Merci
Hello Alicia, ce n’est pas moi qui ait payé le taxi… je n’ai aucune idée du prix. Tu peux trouver des chauffeurs un peu partout à Yogyakarta. Je t’invite à négocier directement sur place avec l’un d’eux 🙂