J’ai rencontré Pierre-Antoine alias « Pan » à l’aéroport de Séoul, il est ma première rencontre de Balitrip. Nous avons voyagé ensemble sur le vol KE 05902 de la Korean Air via Air France et passé 8h d’escale à discuter voyages, musique et projets. Je lui ai même fait une démo de Twitter ! Première rencontre et c’est déjà fabuleux !
Pan vit à la campagne, dans l’Allier. Décontracté, zen et très sympa, il adore le sport, le yoga, les grands espaces et les voyages. Il est guitariste de formation et a monté une école de musique à Montluçon. Il a voyagé un peu partout en Europe, Afrique du nord, Amérique latine et Asie (Inde, Népal, Laos et plusieurs fois le Vietnam et le Cambodge). Cette fois-ci, il part rejoindre un ami d’enfance à Phnom-Penh avec lequel il va créer un dispensaire. Il a la délicate mission d’apporter les derniers statuts de l’association publiés au Journal Officiel pour officiellement lancer un projet de dispensaire au Cambodge avec un ami déjà sur place.
Balisolo : raconte-nous un peu l’histoire du projet de dispensaire
Pan : Il y a une vingtaine d’années, mon ami commerçant vend la licence de son bar de nuit et, pari fou, décide de partir au Vietnam créer un orphelinat ! Il avait pour seule compétence, une immense motivation et l’ambition de se rendre utile au monde.
Proche de Saigon, la structure accueille aujourd’hui une cinquantaine d’enfants qui n’ont pas vocation à être adoptés par quelques occidentaux mais d’être nourris, logés, scolarisés et globalement accompagnés dans leur construction et leur épanouissement en tant qu’individus. Aujourd’hui, l’orphelinat est l’un des seuls créé en nom propre au Vietnam.
Et puis, il a eu cette idée de dispensaire (un autre orphelinat était administrativement trop compliqué) au Cambodge pour lequel je dois apporter les statuts récemment publiés au Journal Officiel. L’idée est de soigner les locaux gratuitement et de reproduire le modèle économique de l’orphelinat mais aussi de solliciter un médecin-chef cambodgien pour superviser les soins.
Nous avons déjà trouvé le terrain qui se trouve sur une petite île dans l’un des bras du Mékong. L’immeuble est un ancien dispensaire à côté de l’église d’un pasteur. Il y a du travail mais, si tout va bien, il verra le jour à la fin de premier semestre 2011.
Balisolo : Comment survit l’orphelinat ?
Au départ, mon ami a épuisé toutes ses économies pour monter l’orphelinat. Il a acheté le terrain puis trouver quelques partenaires mais a très vite dû réfléchir à ses moyens de subsistance de. Il a donc monté un système de parrainage consistant en une sorte d’adoption d’un enfant moyennant une vingtaine d’euros par mois.
J’ai été l’un des premiers parrains et ai pris en charge une petite fille du même âge que la mienne imaginant qu’elles pourraient plus tard correspondre et peut-être se rencontrer en France ou au Vietnam. Mais le recrutement des parrains n’a pas été facile, trop d’enfants à parrainer … je me suis donc passé de parrain nominatif à parrain « global ».
Mon ami a ensuite monté un nouveau modèle et créé l’association « Mission stage ». Le principe est simple : étudiants et professionnels médicaux francophones viennent pour une période d’un mois minimum effectuer un stage d’études moyennant 800€/mois. Les aidants sont nourris et logés et participent à la vie de l’orphelinat. L’avantage est que ce stage est reconnu par le système français.
Pour le dispensaire de Phnom-Penh, l’idéal serait d’accueillir de jeunes médecins francophones (avis aux candidats !)
Balisolo : Tu es déjà allé au Cambodge, raconte-nous un peu…
Le Cambodge est un pays magnifique et très peu touristique. J’ai la chance de vivre aux côtés des autochtones et, comme la majorité de la population asiatique, les cambodgiens sont gentils, calmes et non-violents (versus le caractère sanguins des cubains par exemple). Les conditions de vie sont vraiment difficiles car le pays est très pauvre et se remet difficilement des successives tragédies politiques et humaines.
Merci Pan !
Durant cette journée d’escale en Corée du Sud, nous avons aussi déjeuné coréen et les restos sur place sont assez drôles : tu choisis ton plat parmi les 5 différents plans de travail (les cuisiniers préparent ton repas aux yeux de tous), ensuite tu dois payer à une caisse principale, on te donne un ticket, tu commandes et un numéro t’es attribué. Un panneau t’indique quand ton plat est prêt, tu vas le chercher et tu t’installes où tu veux !
Je suis incapable de vous dire ce qu’il y avait dans mon bol…
Je quitte Pan à 16h30 pour mon embarquement vers Jakarta. Nous nous échangeons nos coordonnées et nous souhaitons bon voyage. J’ai passé un bon moment, le voyage commence très bien !
Pan
Bonjour,
Je faisais des recherches pour mon futur stage d’été en 2015 (4-8 semaines) et je suis tombée sur votre page. Je suis étudiante en 5° année de médecine (6° en 2015). Ce serait un grand plaisir de pouvoir travailler dans votre dispensaire au Cambodge. Cela semble correspondre avec ce que je recherche comme activités pour finir mon cursus de deuxième cycle. Où en êtes-vous dans ce projet ? A-t-il abouti ? Cherchez-vous toujours du personnel ?
Malheureusement, je n’ai pas les coordonnées de Pierre Antoine… nous avons simplement échangé sur nos voyages respectifs en transit. Bon courage dans tes recherches 🙂