En tant que passionnés de l’Indonésie et défenseurs de l’égalité, il est important de porter notre attention sur une situation préoccupante. En septembre 2013, un appel à la clémence s’est intensifié pour Wilfrida Soik, une jeune travailleuse migrante indonésienne. Âgée de seulement 20 ans à l’époque, elle risquait la peine de mort dans ce pays. Cette affaire met en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés de nombreux travailleurs indonésiens à l’étranger.

Le cas de Wilfrida Soik : une tragédie humaine
Wilfrida Soik, originaire de la province de Nusa Tenggara Est, était accusée d’avoir tué son employeur malaisien de 60 ans en 2010. L’employeur, Yeap Seok Pen, souffrait de la maladie de Parkinson. Il a été retrouvé décédé le 7 décembre 2010. Cette situation tragique a rapidement attiré l’attention des défenseurs des droits humains. Leurs préoccupations étaient grandes.
Cependant, l’ONG Migrant Care, qui œuvre pour les droits des travailleurs, a révélé des informations cruciales. Selon eux, Wilfrida aurait agi en état de légitime défense. Elle aurait accidentellement causé la mort de son employeur. Migrant Care a également affirmé que Wilfrida avait été fréquemment torturée par son employeur. Cela aurait duré depuis le début de son contrat, fin octobre 2010. La peine capitale semble alors une sanction excessive au vu de ces circonstances.
Une mobilisation pour la justice
Face à cette situation, une large mobilisation a vu le jour. Des défenseurs des droits humains, des militants interconfessionnels, des politiciens et de nombreux citoyens se sont rassemblés à Jakarta. On a notamment observé un rassemblement au rond-point de l’Hôtel Indonesia. Ces manifestations ont montré un soutien fort à Wilfrida. Les voix se sont élevées pour sa défense.
Parallèlement, une pétition en ligne a été lancée sur Change.org, sous le nom « change.org/saveWilfrida ». Elle a rapidement recueilli près de 11 000 signatures en quelques jours. Cette pétition était adressée au Premier ministre malaisien, Najib Tun Razak, et au juge en chef de la Haute Cour de Malaisie, Tan Sri Zulkefli Ahmad Makinudin. L’objectif était clair : porter cette affaire sur la scène internationale et obtenir un soutien global pour cette travailleuse domestique. La situation de Wilfrida Soik a touché de nombreuses personnes.
Trafic humain et fausse identité : les dessous de l’affaire
La pétition a mis en évidence un aspect sombre et essentiel de l’affaire. Wilfrida était elle-même une victime de trafic humain. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à travailler en Malaisie. Migrant Care a découvert que Wilfrida n’avait que 17 ans. Elle a été envoyée illégalement en Malaisie en 2010. Cela est d’autant plus grave que le gouvernement indonésien avait alors un moratoire sur l’envoi de travailleurs migrants vers la Malaisie. Cette situation est une violation des droits humains.
De plus, l’organisation a révélé que les documents d’identité de Wilfrida avaient été falsifiés par un trafiquant. Son année de naissance avait été modifiée, passant de 1993 à 1989. Ceci avait pour but de la faire paraître majeure et lui permettre de travailler. Cette pratique malheureusement courante expose la vulnérabilité de ces travailleurs. Usman Hamid, cofondateur de Change.org Indonésie, a tenu à souligner l’intention de la pétition : « Nous espérons que le public verra la pétition sous un angle positif. Nous espérons qu’elle n’indignera pas le public malaisien. Il se rangerait bien sûr du côté de l’employeur décédé. Il ne s’agit pas de déclencher un conflit entre l’Indonésie et la Malaisie. » Cette déclaration montre la volonté de trouver une solution juste et apaisée.
Un problème plus large : les travailleurs indonésiens à l’étranger
L’affaire Wilfrida Soik n’est malheureusement pas un cas isolé. Selon les données de Migrant Care, plus de 300 travailleurs migrants indonésiens faisaient face à la peine de mort en Malaisie à cette période. L’ONG a également recensé 38 cas en Arabie Saoudite, 27 en Chine, 1 en Iran et 1 à Singapour. Ces chiffres sont alarmants. Ils révèlent l’ampleur d’un problème qui touche des milliers de familles indonésiennes. Cela met en lumière la nécessité d’une meilleure protection pour ces individus.
Pour tenter de faire avancer le dossier, Migrant Care et Change.org Indonésie ont remis la pétition au vice-président de la Chambre des représentants, Pramono Anung (du parti PDI-P). Il a alors affirmé qu’il discuterait de la question avec ses homologues malaisiens. Cette affaire nous rappelle l’importance de la vigilance et du soutien envers ces travailleurs qui, loin de leur foyer, sont parfois confrontés à des situations dramatiques.
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