Ça fait un moment que j’ai envie de vous parler de cette spécificité balinaise, cette caractéristique qui nous imprime un long moment et qui donne le ton de nos souvenirs de voyage : le sourire des balinais. Savez-vous pourquoi les balinais ont un si beau sourire ?
Au-delà d’être un peuple beau, les balinais ont recours à certaines pratiques qui n’ont absolument rien à voir avec l’esthétique mais, encore une fois, avec cette religion hindouiste tant vécue dans chaque acte de la vie. Dans le cadre de notre article aujourd’hui, il s’agit du limage de dents.
D’après Nyoman, mon guide préféré, lorsque l’âme s’incarnera dans l’au-delà (la formule est peut-être inadaptée), elle évoluera dans ce paradis comme nous vivons sur cette terre (à quelques détails près, nous en convenons). Elle aura ses habitudes, ses activités et ses nécessités comme celle de s’alimenter. Et savez-vous de quoi les âmes se nourrissent ? Et bien, je vous le dis, au paradis, les âmes se nourrissent de bambou. Mais, attention, le bambou ne se mangent pas si facilement… non, pour subvenir aux besoins naturelles de l’âme, l’ex-incarné sur terre aura eu à se faire limer les dents, condition sans laquelle il ne pourra survivre là haut.
Comme à leur habitude, une cérémonie a lieu pour cet acte important. Le limage de dents est fêté lors d’une cérémonie que l’on appelle : POTONG GIGI.
Pour les balinais, les dents symbolisent notre côté animal avec son mauvais caractère, son égoïsme, sa gourmandise, sa jalousie, sa colère aussi, son avarice et son orgueil… globalement, ses faiblesses. La fête de potong gigi consistera alors à limer les canines pour atténuer les faiblesses propres à l’homme mais surtout maîtriser l’équilibre intérieur de l’humain.
Cette fête intervient idéalement à la fin de l’adolescence, autant chez les hommes que les femmes, ou, dernier délai, avant le mariage, elle est d’ailleurs souvent célébrée pendant le mariage. La cérémonie a lieu dans le Bale Adat avec ses tissus dorés et une multitudes d’offrandes toutes plus belles que les autres et le prêtre, Brâhamana, orchestre cette cérémonie.
Ne vous en faîtes pas, la “douleur” est très supportable !
Étonnant n’est-ce pas ?
Merci à daphné pour ces belles photos 🙂
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