Je suis déjà partie à Bali, en septembre dernier. Je suis revenue bouleversé par l’aura de cette île divine. A peine atterrie que j’envoyais déjà un mail au rédacteur en chef de la Gazette de Bali afin de mettre toutes mes compétences (qui vont d’une prise de parole efficace sur le web à la réalisation de délicieux cafés ou photocopies d’une qualité remarquable !) au service du journal qui ne m’a pas quitté en septembre 2010 ! J’étais prête à tout pour repartir à Bali quelque soient les moyens par lesquels j’y subsisterais et mon mail est parti avant que je n’ai eu le temps de dire ouf !
Amusé, Socrate Georgiades, le rédacteur en chef, m’a répondu qu’il ne recherchait pas de personnel et que quand bien même ce serait le cas, il privilégiait les personnes parlant balinais (évidence mais qu’importe) ou connaissant parfaitement la culture indonésienne (évidence mais qu’importe #bis) mais que si je revenais un jour à Bali, nous pouvions nous rencontrer ! Proposition qui n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. A peine arrivée que je prenais rendez-vous, le vendredi 17, pour une discussion autour d’un café.
Qui est Socrate Georgiades ?
Après une carrière de journaliste TV en France, interrompue par 3 ans de voyage en mer (great !), Socrate décide de quitter la France pour Bali qu’il décrit comme le seul endroit où il n’ait jamais ressenti le besoin de partir.
Il arrive sur l’île des Dieux il y a 6 ans environ et monte la Gazette de Bali. Ce canard d’une quarantaine de pages est, contrairement à ce qu’on pourrait facilement déduire, le journal francophone d’Indonésie. Edité mensuellement à 7000 exemplaires, la Gazette se retrouve à Bali et en Indonésie mais il se peut que vous la trouviez aussi à Bornéo ! Franche et directe, parfois osée, souvent taquine, elle nous donne l’actu principale du pays, diffuse quelques anecdotes du consulat, nous en apprend sur les cérémonies hindouistes de l’île, nous fait découvrir des coins que les guides ne référencent pas toujours, nous raconte l’histoire du pays ou encore celle des résidents français, elle nous invite au sport aussi ou bien nous livre les secrets de la gastronomie balinaise… un régal !
Le rendez-vous
16h30, j’arrive. J’attends, je suis aussi excitée que stressée à l’idée de rencontrer celui qui a réalisé l’un de mes rêves les plus profonds, s’installer et se réaliser à Bali.
16h45, il arrive, confus pour son retard (aucun souci !). Wouaah, rencontrer un grand patron de la pub ne m’aurait pas fait tant d’effet ! Nous nous installons, il commande – en indonésien s’il vous plait – et je boirai ses paroles pendant plus d’une heure. Voyages, carrières, mœurs indonésiennes et traditions balinaises, aventures… les sujets abordés ont été nombreux mais ce qui m’a le plus touché, c’est son parcours, son œil vif et son humilité à mon sens.
3 questions à Socrate
Combien y-t-il de français à Bali ?
A la question des chiffres et du pourquoi de l’engouement des français pour Bali, Socrate me répond qu’il est impossible de connaître le nombre de français installés ici car très peu font le déplacement jusqu’au consulat et beaucoup souhaitent non pas garder l’anonymat mais simplement vivre leur vie sans être « fiché ».
Il y 6 ans, la communauté française de Bali n’entraient même pas dans le top 10 international, les japonais et australiens occupant les premières places. Aujourd’hui, elle est la troisième communauté de résidents au monde ! L’engouement pour Bali ne s’explique pas, il se vit (venez vous verrez).
Dans un pays comme l’Indonésie, second peuple musulman du monde, comment expliquer que Bali soit toujours hindouiste ?
De ce que j’ai compris (moi Balisolo), les indiens étaient très nombreux en Indonésie durant une certaine période (on trouvera laquelle plus tard:/) et ont amené avec eux la religion hindouiste jusqu’à ce que les musulmans prennent des mesures et les incitent à fuir. Bali fût leur refuge.
Par ailleurs, Soekarno (ne un 6 juin, comme moi), initiateur de la constitution indonésienne et premier président de la République a fait de Bali sa protégée et il tenu à ce qu’elle préserve sa culture. La mère de Soekarno était hindouiste, ceci expliquant peut-être cela. N’est-ce pas exceptionnel que cet homme, à la tête d’un pays de 238 millions d’individus, n’ait pas fait taire cette partie de lui (hindouisme), ne l’ai pas nié, pour des raisons politiques ? Il parait qu’il avait un fort tempérament, parfois incontrôlable mais allant surtout au bout de ses idées. Par exemple, il a créé le NASACOM, parti politique mêlant nationalisme, communisme et religion, dingue !
Pour quelqu’un qui vit à Bali, où partir en vacances ?
Quand on vit à Bali, on n’a pas vraiment besoin de partir en vacances (ni même d’aller à la plage) me dit Socrate. On part un un week-end en empruntant la route de Java, on peut aussi aller Gilimanuk, passer une semaine à Gili Meno (quasiment vide), visiter Istana Balian ou encore Bedugul… chaque endroit est une découverte. Et puis, Socrate est journaliste, il est sans cesse appelé à voyager aux quatre coins de l’île pour réaliser des photos et reportages. La vie de rêve…
Socrate et moi parlons de mille choses que je ne peux toutes vous conter ici (le principe du blog, c’est de résumer m’a-t-on dit…) mais celle que je retiendrai principalement, c’est son sentiment vis-à-vis de la population locale. Ce qu’apprécie Socrate c’est ce contraste fort qui existe entre la douceur des hommes et des femmes, leur gentillesse et le sentiment que tout peut basculer du jour au lendemain et pour un journaliste, c’est juste parfait !
18h, nous nous quittons. Je suis ravie, les yeux qui pétillent, la tête grouillant d’idées. Nous prenons rendez-vous pour un « H » vers la fin de mon Balisolo… à suivre !
J’ai recueilli pour vous certaines des éditions de la Gazette de Bali et c’est juste ici 🙂
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