Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le système de caste ne se base pas sur le métier, la couleur ou la famille des individus dans l’hindouisme traditionnel mais sur l’état intérieur de l’être humain. On tire ce sens originel de l’hindouisme védique antique qui se plaisait à traduire l’état des cœurs en nommant les différents stades par lesquels la pensée pouvait passer, la parole s’exprimer et les actes se réaliser.
Cependant, au cours du temps, on a interprété certaines hymnes sacrés du Rig-Veda par la division de la société en 4 classes :
- la classe des brahmanes composée des religieux et hommes de sciences (ex : enseignants, professeurs) ;
- la classe des shatriya que sont les familles royales ainsi que les guerriers ;
- la classe des vaishya représentée par les nobles ;
- et enfin, la classe des sudras assimilés aux paysans et serviteurs.
Hindouiste, Bali est composée à 90%de sudras dont les traditions surprennent et notamment celle de l’appellation des enfants pouvant parfois confondre l’esprit de l’étranger au fur et à mesure de ses rencontres.
Les pays occidentaux regorgent de livres et sites aidant les futurs parents à trouver le prénom de leur prochain enfant, de statistiques sur les prénoms selon les années, de significations sur leurs origines, questionnements sur l’impact que ces compositions de lettres auront sur la personnalité de l’être à venir… bref, c’est une affaire assez compliquée…
A Bali, les choses sont beaucoup plus simples et toutes aussi sensées car on prénomme son enfant selon son ordre d’arrivée dans la famille !
- Le premier enfant se prénommera toujours Wayan (Wayahan ou Wayah),
- le deuxième Made (Madya),
- le troisième Nyoman (ou Komang),
- le quatrième Ketut qui signifie “l’enfant supplémentaire”.
Et si un cinquième enfant voit le jour, il suffit de recommencer le cycle en lui donnant le prénom de l’aîné, Wayan (ou bien Gede ou Putu mais cela dépend des régions) !
Dans la pratique, on ajoute un préfixe au prénom selon qu’il s’agit d’une fille (“ni”) ou d’un garçon (“i”), ou un diminutif lié au nom de famille pour le distinguer dans son environnement social. J’ai observé également que nombreux balinais portaient un prénom “secondaire” (le terme est peut-être mal choisi), par exemple “Apel Komang” ou “Kari Wayan”.
Alors si vous rencontrez 5 individus d’affilée se présentant sous le même nom et bien non, ce n’est pas une conspiration mais juste l’héritage d’une tradition ancestrale !
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